Vous aviez prévu de découvrir une exposition très bientôt? Ou même d’aller voir un musée lors de votre séjour à l’étranger? Pas de problème. Les liens vers les visites virtuelles affluent sur les réseaux sociaux depuis le début du confinement.
Ils sont nombreux à vous proposer des visites virtuelles : le Louvre à Paris, la National Gallery de Londres, les musées Royaux des Beaux-Arts à Bruxelles, Le musée Van Gogh d’Amsterdam et j’en passe.
En effet, depuis la mi-mars, la liste ne fait que s’allonger. Les musées proposent les uns après les autres des visites en ligne de vos musées préférés et de ceux que vous avez toujours voulu découvrir. Vous ne pensiez peut-être jamais les voir et bien on dirait que c’est votre moment.
Mais est-ce vraiment la même chose de découvrir un musée virtuellement ?
J’ai visité La Petite Galerie du Louvre depuis chez moi pour vous donner mon avis. Cela paraît insolite dit de cette manière mais j’ai bel et bien contemplé La Vénus accroupie de Antoine Coysevox (1640) depuis mon salon.
La Petite Galerie est une partie située dans l’aile Richelieu du Louvre qui fait 250m2. Elle propose des expositions visant l’éducation artistique et culturelle, allant de la peinture à la sculpture.
« Figure d’artiste » est l’exposition qui y est présentée actuellement. Elle est disponible jusqu’au 29/06/2020. Elle est consacrée à la thématique de l’indépendance et de la reconnaissance qu’essaie d’acquérir un artiste de l’Antiquité aux Temps Modernes.
Alors comment ça fonctionne ce système de visite virtuelle ?
L’exposition est divisée en différentes parties ; chaque pièce correspond à une sous-thématique, un questionnement.
Des flèches nous permettent de nous déplacer dans le musée, finalement comme si c’était nos propres pas. Elles nous dirigent aussi vers les œuvres. Ces dernières sont quasiment toutes équipées d’un dispositif de zoom et d’un bouton d’information décrivant l’œuvre et expliquant son contexte. Ce système nous permet d’apprendre en plus d’admirer. Il suffit juste de cliquer.
Pour commencer la visite, rendez-vous sur le site petitegalerie.louvre.fr. Sous l’onglet « découvrir », cliquez sur « la visite virtuelle ».
Je ne saurais vous dire si j’ai commencé par la gauche ou par la droite, j’avouerais qu’il est fort possible de s’y perdre comme quand nous sommes sur place au final.
La première pièce s’appelle « Signature » et s’intéresse à cette question : est-ce qu’on distingue et sait-on distinguer l’artiste autour d’une signature puisque jusqu’à la Renaissance, l’artiste n’est pas considéré comme un créateur autonome?
Pour ce faire, j’ai pu voir les premières œuvres signées : La vénus accroupie, déesse romaine de l’amour qui protège son corps nu des regards et Le salon carré, peinture de Guisseppe Castiglione. Dès l’Antiquité, les artistes ont essayé de donner de la valorisation aux œuvres d’art en les signant.
Dans la seconde pièce : « Autoportraits », je découvre plusieurs peintures. L’artiste se met alors en avant en voulant se peindre lui-même. Il cherche à tout prix l’émancipation de son statut d’artisan.
Ensuite, je passe dans la pièce nommée « Vie d’artistes » où j’aperçois la sculpture du 2ème s. après J-C, Groupe de Vénus et Cupidon de Praxilète qui lui, pourtant de l’ère de la Grèce Antique, a réussi à être reconnu auprès de la Cité. Il devint même, avec d’autres de son époque, un modèle à méditer et à imiter.
Je continue ma visite et j’arrive dans « L ’académie », qui est la quatrième pièce, où trône l’imposant tableau Portrait de Charles Le Brun de Nicolas de Lagardillière, premier peintre du roi Louis XIV.Dans cette salle sont reprises des œuvres provenant de l’Académie royale de peinture et de sculpture fondée en 1648 sous la protection du roi. A cette époque, les artistes commencent à se faire reconnaître.
La dernière pièce de l’exposition est « Le salon ». Elle compte des œuvres comme celle de François-Joseph Heim, Charles x distribuant des récompenses aux artistes exposants. On y trouve également des œuvres révolutionnaires pour les femmes peintres avec Portrait d’une femme noire de Marie-Guillemine Benoistet La Paix ramenant l’abondance de Elisabeth-Louise Vigée Le Brun. Dans cette dernière partie, le statut d’artiste et sa notoriété existent.
Tout au long de ma visite, afin de mieux visionner les descriptifs des œuvres en prenant mon temps, j’ai désactivé la rotation automatique dans la barre latérale du dispositif.
En définitive, je dirais qu’il y a quand même quelques inconvénients de visiter l’exposition de cette façon : on peut voir les œuvres mais jamais sous tous les angles comme on le ferait en vrai. C’est une bonne alternative si on ne peut pas se rendre sur place bien sûr mais ça ne vaudra jamais la visite réelle !
Si vous voulez laisser votre avis, La Petite Galerie est active sur les réseaux sociaux. Notamment avec le hashtag #PetiteGalerie ou vous pouvez tout simplement le faire directement sur le site internet.
L’exposition a tout de même des avantages inégalables. Vous avez le loisir de consulter les œuvres en boucle gratuitement. Ça n’a jamais été plus facile. Alors n’y aurait-il pas du positif au final dans ce confinement ?
Perrine Furnémont, Com2, Community Management