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La culture a une fois de plus été mise à rude épreuve suite à l’annonce d’un second confinement, tombée ce vendredi 30/10 chez nous et chez nos voisins français. Fort heureusement pour nous, consommateurs d’arts en tout genre, les artistes ne manquent jamais de créativité et d’innovation en ce qui concerne leur domaine de prédilection, imaginant des solutions diverses et variées, que ce soit des visites virtuelles en passant par des défilés… d’un tout nouveau genre.

Chaque année, les influenceurs et amoureux inconditionnels de la mode s’attendent à être émerveillés par les tenues, les décors et la mise en scène des plus prestigieuses Maisons de Haute Couture. Le 30 septembre dernier a eu lieu la Fashion Week de Paris, semaine durant laquelle les noms de divers couturiers et intervenants du monde de la mode sont sur toutes les lèvres. Si chaque année est différente et regorge à chaque fois d’un peu plus de créativité, le monde de la mode sera, cette année, repoussé dans ses retranchements les plus extrêmes.

Entre distanciation sociale, port du masque obligatoire et protocole sanitaire strict, les plus grandes Maisons, dont les entrées sont devenues des biens rares accordés à seulement quelques chanceux et grandes pointures du milieu, ne sont jamais à court d’idées.

Les mini mannequins de Dior

Coronavirus oblige, les entreprises du monde entier ont dû adopter de nouvelles façons de présenter leurs produits et les Maisons de Haute Couture ne font pas exception à la règle.

En effet, comme a pu le montrer Léna Situations lors de sa visite des ateliers Dior avec Vogue Paris, les nouvelles créations de la Maison de couture française ont été montées sur 37 mini mannequins (1/3 d’un mannequin taille réelle) et ont été présentées au monde entier à travers un film réalisé par Matteo Garrone. Pour reprendre les mots de Maria Grazia, directrice artistique chez Dior : « It’s a different experience. But I think it’s a beautiful experience ».[1]

Story Instagram de Léna Situations.

Le « déjeuner visionnage » de Prada

Comme énoncé précédemment, nous ne sommes décidément pas dans une fashion week comme les autres. Si Dior a amorcé le pas avec ses mini mannequins qui nous rappellent les maisons de poupées de notre enfance, la Maison Prada a, quant à elle, opté pour un défilé à huit-clos. La marque a en effet privilégié un show en live digital diffusé le 24 septembre en début d’après-midi auquel étaient invités une cinquantaine de personnes au restaurant Girafe, juste en face à la tour Eiffel. Des évènements similaires ont été organisés au même moment à Berlin, Istanbul, Dubaï, Moscou, Shanghaï, Tokyo, tout en adaptant le repas en fonction du fuseau horaire. Chez nos voisins français, c’est après un sorbet à la pêche, à 14h tapantes, que le show démarre, filmé par les influenceurs et célébrités conviés à l’évènement.[2] Miu Miu a organisé le même évènement que sa Maison mère Prada lors de la journée du 6 octobre.[3]

Balmain et ses invités numériques

Parce que les Maisons sont toutes différentes, il est évident qu’elles ne procéderont pas toutes de la même manière pour présenter leur collection. Comme à son image, Olivier Rousteing, directeur artistique chez Balmain, est resté dans une organisation classique bien que moderne et en cohésion avec son temps. Le jeune homme a en effet opté pour un défilé presque normal si ce n’est la présence d’écrans LCD maxi aux premiers rangs. « Lui qui a pour habitude d’accueillir un parterre de stars en front row, il a cette fois-ci dû renoncer à la présence d’Anna Wintour, Kris Jenner, Jennifer Lopez, Claudia Schiffer ou encore Cindy Crawford. Pour ne pas laisser de sièges vacants, le créateur a décidé de s’amuser de la situation, plaçant cinquante écrans représentant les personnalités absentes, filmées sur fond blanc et faisant mine de suivre les silhouettes sur le podium. Une touche d’humour qui rappelle que face à des circonstances exceptionnelles, la mode est, comme tout le monde, obligée de s’adapter et surtout, de se réinventer ».[4] 

Quid de l’avenir ?

En ce qui concerne l’avenir de la mode et de ses défilés, tout reste encore possible. Comme lu dans L’Écho, « Si Paris n’avait pas connu des années difficiles pendant la Seconde Guerre mondiale, le « New Look » de Christian Dior n’aurait jamais provoqué l’émoi sur lequel le couturier français a pu bâtir son empire en 1947. »[5] L’idée de Marie Grazia Chiuri de revenir sur ce passé d’après-guerre en France avec les mini mannequins étaient non seulement original, mais en plus de cela elle a fonctionné. « En espérant qu’elle puisse servir de rappel au secteur: tant qu’il y aura de la créativité, il y aura de la mode. En y ajoutant un peu de bon sens à la Giorgio Armani, tout rentrera (un jour) dans l’ordre. Et la beauté. »[6]

Maëly Monseur, Bloc 3, communication et projets culturels

Pour aller plus loin…


[1] https://www.cbc.ca/news/entertainment/christian-dior-mannequins-fashion-week-1.5640197 consulté le 4 novembre 2020

[2] https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2020/09/25/a-la-milan-fashion-week-prada-et-emporio-armani-jouent-la-carte-de-la-sobriete_6053591_4497319.html consulté le 4 novembre 2020

[3] https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2020/10/07/paris-fashion-week-finit-sur-des-eclaircies_6055136_4497319.html consulté le 4 novembre 2020

[3] https://www.elle.fr/Mode/Les-defiles-de-mode/Balmain/Pret-a-porter/Printemps-ete-2021/Paris consulté le 4 novembre 2020

[4] https://www.lecho.be/sabato/mode/le-coronavirus-a-t-il-change-le-monde-de-la-mode-pour-de-bon/10248317.html consulté le 6 novembre 2020

[5] Ibid.



Post Author: comuniquehepl

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