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Après presque deux mois de répit, l’enseignement se retrouve de nouveau compromis par la pandémie du Covid-19. Ce n’est un secret pour personne, encore moins pour les élèves de tout âge et leurs enseignants, suivre des cours en ligne, ce n’est pas vraiment « fun ». Les découvertes culturelles ont elles aussi été stoppées net dans leur élan au mois de mars dernier. Dans l’enseignement  fondamental, encore plus que dans le secondaire ou le supérieur, cela a eu un impact sur les élèves, à l’âge où ils sont les plus curieux, les plus avides d’apprendre et où ils sont plus à même de se découvrir de nouvelles passions. Comment cette crise sanitaire aura-t-elle influencé leur relation à la culture, et comment la culture s’est-elle transformée dans les écoles ?

 Le 13 mars dernier, la Belgique entame son premier confinement et les écoles primaires restent ouvertes afin d’organiser des garderies pour les enfants dont les parents ne peuvent pas arrêter de travailler. Une poignée d’élèves seulement se retrouvent donc tous les matins à l’école pendant que les autres restent confinés chez eux. Dans un premier temps, toutes les activités scolaires sont reportées, les sorties culturelles également, pour ensuite laisser place à des annulations en cascade lorsque le confinement est prolongé.

Début juin, les cours reprennent, mais le reste du monde, lui, est toujours confiné et le secteur de la culture souffre déjà de ces 3 mois d’arrêt quasiment total. Les enfants peuvent réviser la matière vue avant le début de la crise mais les activités culturelles sont toujours à l’arrêt.

« All work and no play… »

Pas de visite au musée, pas de spectacle, pas de découverte à l’Académie de musique, pas d’animations au centre culturel local, pas de visite à la bibliothèque… Toutes ces activités qui en général font l’objet d’une grande vague d’excitation au sein des classes et permettent aux enfants de s’échapper quelques heures du cadre familier de l’école, sont ainsi interdites.

Les élèves les plus favorisés ont continué à avoir accès à différents supports culturels à la maison ou sur internet, tandis que d’autres n’ont pas eu cette chance. Un problème dont les écoles ont eu conscience dès le début du confinement et auquel elles ont tenté de remédier en relayant des challenges artistiques, des plateformes de lecture, ou encore en proposant des activités faciles à mettre en place pour les parents afin de continuer à stimuler leurs enfants même lorsque ceux-ci étaient à la maison 24 heures sur 24.

Une fois la reprise des cours autorisée début juin, un autre phénomène s’est développé dans les classes de primaire et de maternel. Puisque le domaine culturel ne pouvait pas accueillir les écoles, ce sont les écoles qui ont tout doucement réinventé leur propre culture, celle qui se crée en son sein, celle qui provient directement des élèves et de leurs enseignants.

La ville d’eau n’hésite pas à surfer sur la vague

À l’Athénée Royal de Spa, comme dans beaucoup d’autres établissements de la province de Liège, la directrice, avec toute son équipe, a réussi à réunir les enfants autour de projets et d’activités où chacun pouvait laisser libre cours à son imagination. Il faut imaginer une fresque pour embellir les murs de la cour de récréation ? Les petites têtes blondes remplies d’idées se sont mises à l’ouvrage. Dorénavant, l’extérieur arbore des images de colombes, de cœurs et autres symboles bienveillants et hauts en couleurs.

Photo : la fresque réalisée par les élèves et les enseignants de l’A.R.E.H. de Spa.
https://www.facebook.com/arehspa/posts/2750904371860372

Mais l’univers de l’art pictural est aussi exploité dans les classes à travers la réalisation d’autoportraits par les élèves de troisième année ou encore par la création de deux fresques décoratives pour embellir les classes de maternel.

Photo : deux élèves tenant leur autoportrait respectif sur le thème des vacances.
 https://www.facebook.com/arehspa/posts/275446006817146

Les enfants ont également pu s’essayer au jeu d’acteur en tournant (chacun chez soi, évidemment) une séquence pour un film écrit par leur institutrice. Une autre manière pour les élèves de créer des choses ensemble et de garder le contact.

Autant de petits artistes en herbe qui, malgré les circonstances, prouvent une nouvelle fois à leur ainés que la culture c’est avant tout nous qui la faisons vivre.

Au mois de septembre, les activités dans les musées ont repris, les animations sont allées bon train, les bibliothèques ont recommencé à inviter les classes. Ainsi, les enfants ont à nouveau pu découvrir la culture du monde qui les entoure, celle qui les inspire et les fait rêver.

Les élèves retrouveront les bancs de l’école le 16 novembre prochain, après un congé de Toussaint allongé. Comme en mars, les activités culturelles extérieures devront être annulées, reportées, transformées. Mais ce qui est sûr, cette fois-ci, c’est que peu importe la durée du confinement, il y aura toujours des enseignants, des directeurs d’écoles, et surtout des élèves pour créer la culture, pour la faire naître et la faire grandir, à travers des peintures, des constructions en bois, des courts-métrages, des spectacles plus ou moins improvisés ou des livres faits maison.

La culture rassemble, elle est présente même lorsque tout semble lui barrer la route, et ça, les enfants l’ont bien compris !

Julia Blaimont, Bloc 3, Communication et Projets culturels

Post Author: comuniquehepl

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