Comment ne pas foirer ton TFE
« Madaaame, on dit TFE ou TFéééééé ? »
Commençons par l’appellation de la « chose » qui te fera suer des gouttes pendant presqu’un an… La prononciation va complètement dépendre de ton superviseur et non de ta petite personne, sache-le : si tu tombes sur quelqu’un comme monsieur Bozard, tu diras TFE. Si tu tombes sur quelqu’un comme madame Amen, tu prononceras TFééé. Mais ne choisis pas ton superviseur en fonction de cela, on s’adapte à tout.
La première étape est de choisir ton sujet. Il faut que tu gardes bien dans un coin de ta tête qu’à un moment ou à un autre, tu auras juste envie de t’empiffrer de biscuits pour oublier ta douleur, de te noyer dans tes larmes, d’accuser ton superviseur de la souffrance qu’il te fait endurer (FORTEMENT déconseillé) ou simplement de mourir. C’est pour cela que je te conseille de choisir un sujet que tu aimes vraiment, qui te passionne et que tu seras capable de défendre. Inutile de sélectionner la première idée qui te passe par la tête… Tôt ou tard, tu te rendras compte que c’est une grossière erreur d’avoir pris le choix de sujet à la légère et tu te verras dans l’obligation de changer en cours de route et de tout arrêter parce que tu ne trouves rien à dire sur « Le quinoa, ou comment apprendre à manger bio sans pour autant paraitre bobo et en se faisant plaisir sans grossir même si ça reste assez bourratif et même que tout le monde s’en fout ».
« Bon, madame… J’ai déjà fait la page de garde, la table des matières et les remerciements, donc s’il vous plaît, corrigez déjà ça… Parce qu’avec chance, j’aurai déjà la moitié des points et je ne devrai pas faire le reste ! »
Deuxième étape : choisir ton superviseur… Ton superviseur, pendant ces dix mois de dur labeur, va devenir ton/ta deuxième petit/e papa/maman. C’est pour cela que je te conseille vivement de choisir un superviseur avec lequel tu t’entends bien. S’il/elle n’est pas spécialiste dans ton domaine, ce n’est pas grave. De toute façon, c’est toi qui vas devoir effectuer un travail de recherche et te faire un carnet d’adresses, pas lui/elle. Alors évidemment, si tu trouves un/e superviseur/e avec lequel/laquelle tu t’entends bien ET qui est calé dans ton domaine, c’est tout bénéf’ !
ATTENTION : ne pas prendre ton/ta nouveau/elle papa/maman pour une débile ! N’oublie pas que c’est lui/elle qui te note à la fin du calvaire ! Alors tiens-le au courant de ton avancement, fixe des rendez-vous avez lui/elle si tu ne reçois aucun signe de vie (les profs ont cette excuse d’être débordés par le travail… Mais une excuse quand-même et plus valable que la tienne, quelle qu’elle soit !). Si l’un doit courir après l’autre, vous y perdrez tous les deux de l’énergie et de l’espoir. Soyez soudés. Ton/ta superviseur est ton allié/e, pas ton/ta ennemi/e.
« Bon madame, moi je savais plus comment on fait des notes de bas de page hein… Du coup j’ai à chaque fois mis une photo du bouquin, voilà. ’Toute façon ça m’emmerde, moi, les bas de pages : y’ a jamais personne qui les lit ! »
Graaaave erreur !!! Mettre une photo de chaque bouquin dans lequel tu as trouvé des infos va te couter 2000 € d’impression une fois ton travail rendu. Plus sérieusement, dès que tu commenceras des recherches, n’oublie pas de noter la référence pour chaque info directement ! J’ai déjà perdu deux heures trente de mon temps rien qu’à rechercher les sites ou les livres dans lesquels j’ai récolté de la documentation. Et si possible, dès que tu as eu cours de références bibliographiques (une bénédiction, tu t’en rendras vite compte…) avec madame Steensels, note rapidement tes références correctement. Sinon tu vas péter un câble à devoir passer pas loin de dix heures à rédiger ta source comme il se doit (et des câbles, tu risques d’en péter beaucoup, alors mieux vaut te ménager).
« Madame, mon TFE il doit faire combien de pages ?… Pardon ?! Ouais mais alors là on n’écrit plus un TFE… C’est… C’est la bible ! C’est le Troisième Testament de la Bible ! »
Oui, alors, le nombre de pages… Tu vas probablement faire une fixette dessus en te répétant inlassablement que tu n’y arriveras jamais et que tu n’as jamais dû rédiger septante pages d’un coup. Oublie ce stress. Tu verras qu’au fur et à mesure, ça ne te tracassera plus et que tu y arriveras sans problème. J’ai angoissé de ne pas pouvoir pondre septante pages… J’en ai pondu cent-septante-deux (tu as un minimum, lâche-toi sans te soucier d’avoir trop de pages ! Mieux vaut trop que trop peu…).
« Bon madame j’ai fait un petit sondage… J’ai interviewé ma sœur et mes parents et ils sont déjà tous d’accord avec moi. Voilà, bonne nouvelle quoi. »
Le jury adore le travail de recherche effectué par l’étudiant. Essaie d’interviewer entre quatre yeux, par téléphone ou par mail des personnes expertes dans le domaine de ton sujet, ça impressionne ! Et pourquoi ne pas poster un sondage sur les réseaux sociaux… Cela ajoute une plus-value et montre que vous ne vous intéressez pas uniquement aux experts mais aussi aux personnes « banales ».
« Madame, si j’étale le TFE sur les dix années à venir, est-ce que je peux quand-même être diplômé ? Parce que vu le temps que ça prend… C’est pas un travail de fin d’études qu’on nous demande de faire, c’est un travail de fin de vie ! »
Vous comptez déposer votre TFE en août, en janvier ou en juin de l’année prochaine ? Laissez tomber. Plus vite c’est commencé, plus vite c’est terminé. Et puis il faut bien l’avouer : les jurys sont moins indulgents avec les élèves qui ne passent pas en première sess’.
Pourquoi passer ton TFE en juin ? Tu vas prouver à ceux qui vont te juger que tu en veux, que tu t’es donné corps et âme pour déposer dans le temps imparti et que tu as le sens de l’organisation ! En effet, tu vas devoir bosser sur ton TFE… Mais en parallèle, tu vas travailler pour tes cours, étudier pour les examens, faire la teuf pour les fêtes de fin d’année (respirons, quand-même !), sortir et entretenir une vie sociale (c’est chaud mais possible) et t’impliquer à fond dans ton stage ! Alors défends ton sujet en juin directement après les examens de fin de deuxième pour pouvoir commencer la phase de recherche de documentation durant les deux mois de vacances (dès septembre, tout va te tomber dessus et ça va aller très vite). Quelques heures/jours de recherche t’avanceront beaucoup plus que ce que tu le penses et ne te donneront pas l’impression d’étudier pour la seconde sess’ ! C’est une chance que l’on te donne de prendre trois mois et demi d’avance pour entamer le travail, saisis-la.
« Pt’ain mais m’dame, c’est trop l’bad de présenter devant le jury ! »
Beaucoup de personnes ont l’art de faire tout un plat de la présentation de TFE. Tout est très réglementé, cérémonial, stressant… Tu auras même un examen de TEO avec madame Hendrix lors duquel tu simuleras ta présentation de TFE (d’où la nécessité d’avoir déjà un minimum de contenu) ! Mais au moins, tu auras un aperçu.
Voici comment les choses vont se passer : les membres du jury entrent dans la classe. Ils notent ton écrit. Ensuite, ils te font rentrer – ton superviseur, puisqu’il connait les points de ton écrit, sait déjà si tu vas rater ou pas (à peine stressant) –, tu présentes ton TFE. Ensuite, ils te posent des questions (crapuleuses ou pas : prépare-toi à tout !) et ils te font sortir pour noter ton oral. Si tu stresses tellement que tu as envie de faire pipi, tu as donc deux opportunités puisqu’il y a deux délibés dont tu es exclu ! Finalement, tu entres une dernière fois et le président de jury te donne tes résultats (avec peut-être un ou deux commentaires si tu as été sage). Après cela, tu sors et tu pleures (de joie ou de tristesse selon les résultats).
J’en fais un peu des tonnes… Ça n’est pas aussi stressant que ce qu’on le croit. Il faut savoir que vous aurez de toute façon votre superviseur bienveillant dans le jury (c’est rassurant, l’air de rien), que le président de jury est là pour le bon fonctionnement de la défense (généralement, il est sympa, ce qui est deux fois plus rassurant !) et que l’assesseur est une personne que vous connaissez puisque c’est un/e prof de l’école. Et puis il faut bien se le dire : présenter un travail pendant dix ou quinze minutes devant trois pelés et deux tondus (oui oui, ils sont seulement cinq en tout !), ça n’a jamais tué personne.
« TFE, TFE… T’es foutu oui ! »
C’est ce qu’on s’est tous dit au début… Mais personne n’est mort d’un TFE. Lorsqu’on reçoit nos résultats finaux, ceux de dix mois de travail intense, on est fier de ce que l’on a pu faire, du chemin parcouru et… De quitter la HEPL ! Alors bonne m**** pour ceux qui entrent en troisième et ne lâchez rien ! C’est trop con de rater une année pour ça. Puisque vous êtes lancés et que c’est la dernière ligne droite, mettez le paquet !!!
Amandine Pitance, Diplômée en communication en juin 2017
GuiHome vous détend (19/04/2015). Mon TFE (Travail de fin d’études) https://www.facebook.com/868322283181930/videos/1098253260188830/