Liège. Passionnée et passionnante
Quand j’étais toujours une petite élève du secondaire, à Visé, Liège était pour moi la métropole, la grande ville ! Elle était à la fois effrayante mais attirante, majestueuse mais trop grande. Je me sentais bien à la campagne et j’avais trop peur de mettre les pieds dans une grande ville.
Et puis, je suis arrivée en supérieur et j’ai découvert cette ville merveilleuse… En fait non, elle n’est pas merveilleuse, c’est plus complexe, plus nuancé. Il y a besoin de tellement de mots pour la décrire.
Parmi ceux qui sont présentés dans la liste ci-dessous, je ne pense pas avoir fait un travail exhaustif. En effet, beaucoup d’autres mots pourraient définir Liège, mais malgré tout, j’espère qu’il y en aura assez pour que vous vous en fassiez votre définition.
Aller Simple. Bar mythique et pourtant que j’ai encore si peu fréquenté. Pourtant, je devrais – parce que, quand je vais dans le Carré (voir à Carré), mon frère me dit : « Louise ! Si tu viens, t’auras des verres gratuits, je connais tous les serveurs » (Arthur Chandelle. Président du Comité de baptême Philo et Lettres de l’Université de Liège).
Alerte (fausse). Tant de fois j’ai été bloquée dans un train juste avant d’arriver aux Guillemins parce que quelqu’un avait oublié son sac de sport… La dernière en date, à la place Saint-Lambert est quand même ma préférée. Voici l’histoire de cette journée cocasse : le matin même, la vitre de mon téléphone portable explose sans aucune raison apparente. Folle de colère, j’arrive au rendez-vous au Sauvenière pour aller visiter l’Opéra avec monsieur Hertay et j’explique à une amie ce qui m’est arrivé et je rajoute : « Je suis tellement en colère que ça ne m’étonnerait pas qu’il y ait un attentat aujourd’hui » (comme si mes émotions influaient sur l’avenir du monde). Un peu plus tard, durant la visite, on apprend que la place Saint-Lambert est bouclée à cause d’une alerte. Mon amie me regarde et me signale aimablement que c’est ma faute. Depuis, je vous rassure : tout est rentré dans l’ordre (mon téléphone est toujours cassé), c’était une fausse alerte et j’espère que l’État payera les dégâts engendrés sur la voiture soi-disant piégée.
Amercoeur. Quartier que je n’ai presque pas, voire jamais, fréquenté. J’y passe parfois, quand je suis dans le bus, et je regarde à travers la vitre ce qu’il s’y passe. Si j’en parle, c’est surtout parce que le nom m’a toujours intriguée. J’ai toujours imaginé l’histoire d’un amour brisé, que la personne s’est réfugiée dans cet endroit et y a construit son empire.
Ardente (Cité). Si j’avais été la personne responsable du choix de l’adjectif pour la ville de Liège, je ne sais pas si j’aurais choisi celui-là, mais je trouve que ça lui correspond bien. Mon amour pour cette ville s’exprime de la même manière et, chaque fois que je retourne dans ses rues, la flamme se ravive.
Avroy (parc d’). Inintéressant lorsque la Foire d’octobre ne s’y tient pas (Voir à foire). De même, Retrouvailles ne se déroule plus là-bas (Voir à Retrouvailles).
Baraki (d’kermesse). D’après le site Linternaute : « Terme dérivé du dialecte wallon et utilisé surtout en Belgique francophone. Il désigne les personnes qui résident dans une caravane ou une roulotte, et qui vivent de l’activité foraine ». Hélas, mon cher ami, tu arrives bien tard, car il est désormais révolu le temps où les barakis étaient seulement les gens vivant dans des roulottes ou autres systèmes de locomaisons ingénieux. Maintenant, un baraki est un spécimen, pas du tout en voie d’extinction, qui se pare de ses plus beaux atours (jogging, chaussette-claquette), pour parader tel un coq dans la ville. Ils se nomment parfois Brenda, Mickael, ou encore Kimberley et, entre eux, ont un dialecte particulier qui se caractérise par un accent reconnaissable entre mille.
Bars. Je ne les ai pas comptés. Il doit y en avoir 1, voire 2, par habitant. Cette large gamme permet de varier les plaisirs et d’avoir un panel de styles, d’ambiances et de boissons très large. Ces lieux chéris par les Liégeois sont ce qui caractérise le plus la ville.
Batte. Rassemblement éclectique et rendez-vous incontournable du dimanche matin pour certaines personnes. On y trouve toutes les origines du monde. Je vous jure, vous pouvez aller vérifier.
Bleusailles. Terme que je connais très bien et pourtant ce qui s’y passe m’est totalement mystérieux. Beaucoup de questions se bousculent dans ma tête. Pourquoi s’infliger une telle humiliation ? Pour se faire des amis, il paraîtrait, mais qu’ont-ils de plus que ceux que je me suis fait sans faire mon baptême ? Sont-ils plus fiables, plus vrais ? Mes amis seraient donc des personnes fausses avec moi ? Je n’ai pas de réponse et je ne comprends vraiment pas pourquoi passer autant de temps à mettre son visage contre le sol.
Bouchons. Pas ceux sur la route. Ceux sur les bouteilles de vin. Voilà, c’est tout.
Boverie (parc). Je ne sais plus pourquoi on ne faisait plus Retrouvailles là-bas. Je pense qu’il était fermé pour un lifting. Il est vraiment chouette ce parc, surtout pour faire des pique-niques entre potes. Et durant toute l’année, en passant par toutes les saisons, on découvre une nouvelle facette de cet endroit. Que ce soit pour la lumière, qui traverse les branches, qui change d’intensité ou de couleurs ou encore pour la vie qui s’y développe : entre lapins, barakis et canards.
Burger King. Le plus récent de ma liste. Je ne m’attendais pas à ce que l’enseigne arrive si vite à Liège. D’abord Starbucks, puis Burger King et puis quoi encore ? Une Trump Tower !?
Bus. Moyen de locomotion le plus répandu. Endroit presque bondé en permanence lorsque la ligne circule exclusivement dans Liège. Il n’y fait pas forcément bon vivre, l’odeur est assez forte. Il y fait trop chaud en hiver, au printemps, en été et en automne et les malaises y sont assez fréquents. Même s’ils sont parfois lents ou coincés, j’apprécie assez les trajets et plus particulièrement quand je suis seule.
Café. (Voir à bars) Même définition mais fréquenté plutôt par des personnes âgées entre 35 et 80 ans.
Calatrava. C’est le vrai nom de la gare des Guillemins, en fait. Je le précise, si certains l’avaient oublié. C’est aussi le nom de son architecte, qui, désormais, vu que la première a fait un carton, a décidé de faire plein de gares Calatrava partout. Vive l’originalité !
Carré. Endroit assez effrayant et peu ragoutant lorsqu’on a 15 ans ou que l’on est sobre. Mais une fois qu’on est habitué à l’odeur et à la fréquentation de ce lieu, il devient magique. Un lieu où le monde n’est plus le même, personne ne nous juge et où il est permis de danser à 4h du matin sur une table sur « Wannabe »des Spice Girls.
Cathédrale (place). Oui je parle de la place et pas du bâtiment. Est-ce que ça fait de moi une mauvaise Liégeoise de n’avoir jamais visité l’intérieur ? Peut-être, mais pour moi ça reste le bâtiment qui donne son nom à la place à laquelle on se donne régulièrement rendez-vous (c’est moins bondé que la place Saint-Lambert).
Charme. Malgré tous les défauts que j’ai cités et que je vais citer, cette ville a un charme auquel je ne peux résister. Elle sera pour toujours ma ville de cœur.
Chiques. Pour moi il n’y a pas de débat (et on dit également « pain au chocolat »). Non, ce ne sont pas des bonbons car un bonbon est une catégorie regroupant tout ce qui est biscuit et friandise de type Snickers ou Mars. Et puis « chiques », ça fait le même bruit que quand elles collent aux dents.
Cité Miroir. Je n’y ai pas été souvent mais, une fois par le passé, j’ai eu la chance d’y être la nuit, lorsque la piscine était vide de toute exposition et que les spots y diffusaient une lumière absolument magique. Si ce n’est pas pour les expos, il faut au moins y aller pour quelques longueurs.
Coteaux. Les marches les traversant sont considérées comme les plus difficiles à grimper. Je peux donc dire fièrement que je les ai escaladées plusieurs fois ! Une fois là-haut, la vue est méritée et donc davantage appréciée.
Cuba’r. Endroit exotique du Carré, on y retrouve des cocktails aux noms délicats et des serveurs calientes. Le mot d’ordre dans ce lieu est latino.
Culture. La ville regroupe tellement de lieux de culture, et la ville en elle-même est un lieu où on apprend énormément. Culture peut également être compris comme la culture d’un pays. Et dans ces lieux, plusieurs cultures se mélangent pour faire de ce lieu un endroit d’échanges, de rires et de souvenirs.
Delforge. Pour moi, ce sont les meilleurs lacquements (Voir lacquements) de la Foire (Voir Foire). Mais attention, il est interdit d’aller en acheter quand on n’est pas en octobre, donc tous les gens qui vont au stand Delforge, à côté du Quick, ne sont pas de vrais Liégeois.
Far West. Premier lieu de mes sorties dans le Carré. Il restera à jamais mon bar préféré, malgré l’ouverture de son frère juste à côté (Voir Rock and Roses), car j’y ai bien trop de souvenirs. Et ils n’y diffusent pas que de la country.
Foire. Elle se déroule en octobre et l’automne est la meilleure saison pour ce genre d’événement. Les lumières des stands et des attractions emplissent mes yeux. Les rires et les cris alimentent ma joie, tandis que les lacquements, la barbe à papa et les marrons chauds m’alimentent moi. Les attractions font augmenter mon adrénaline et, malgré le froid, cette sortie réchauffe mon cœur.
Folklore. Qu’il soit question de baptêmes, de guindailles, de chants de bleusailles, de Tchantchès et Nannesse, il est omniprésent dans Liège et lui permet de garder cette singularité. Nos traditions peuvent paraître étranges pour certains, mais, pour nous, ce sont comme des doudous.
Forum. Ayant eu la chance d’y voir Vincent Niclo, je considère le Forum comme un lieu particulier. En vérité, j’y ai vu les deux spectacles d’Arnaud Tsamère, un humoriste que j’apprécie particulièrement car son humour absurde en fait quelqu’un d’aussi barge que moi. Bien sûr, le côté Art Déco de la salle n’est pas mal non plus.
Gaufres. Elles sont les meilleures du monde (point à la ligne). Je ne devrais même pas argumenter parce que tout le monde les connaît à travers le monde. Ensuite, nous, on n’a pas besoin de rajouter de la crème chantilly et des fraises dessus pour qu’elles aient du goût et, enfin – petit conseil – elles sont meilleures, un peu tièdes.
Grignoux. Chaîne de cinéma dont trois se trouvent à Liège (Sauvenière, Churchill et Le Parc). Malgré sa programmation dite « intellectuelle », elle arrive à séduire tous les publics. Ses tarifs sont un des arguments qui pèsent dans la balance lorsqu’il s’agit d’aller voir un blockbuster américain ou un film d’auteur français.
Guillemins. Il s’agit de la gare dont je vous parlais plus haut (voir Calatrava). Elle est devenue un symbole à travers le monde et est reprise dans plusieurs films, que ce soit comme bâtiment futuriste (Les Gardiens de la Galaxie) ou comme élément représentatif de la ville de Liège.
Jupiler. Boisson phare de la province de Liège. Cette pils est tout droit issue d’une petite contrée nommée Jupille. Ai-je vraiment besoin d’expliquer ?
Lacquements. Recette secrète tout comme son écriture. Lacquement est une marque déposée ; c’est pourquoi, beaucoup d’orthographes circulent sur la Foire. Mais je ne sais toujours pas laquelle est la vraie.
Lambert (Saint). Je ne sais pas vraiment ce que ce gars a fait et je n’ai pas envie de m’étaler sur sa vie, ici. Toutefois, en tout cas, le bonhomme a donné son nom à une place où s’installent divers événements au fil de l’année, dont mon préféré, le marché de Noël (Voir Noël).
Leket. Rendez-vous du dimanche midi pour certains chanceux qui ont eu une place chez Leket. Il faut y réserver au moins un an à l’avance (blague), mais ça vaut le coup parce que leurs boulets à la Liégeoise sont délicieux.
Liégeois. Bien sûr, il y a toujours une exception, mais, en règle générale, les Liégeois sont des personnes très attachantes, toujours de bonne humeur et souriantes et, pour qui, la convivialité n’a aucun secret. Ils sont la crème de la crème de la race humaine, quoi.
Livre aux trésors. Pour moi qui adore lire, ce lieu est un temple. On y trouve de tous les genres littéraires et, surtout, on y trouve des gens qui s’y connaissent et qui fournissent des conseils toujours utiles.
Marché (place du). En kotant rue Hors-Château l’année passée, j’y passais tous les jours. J’en suis tombée amoureuse ; je ne peux pas expliquer pourquoi mais elle a vraiment un âme cette petite place. En plus, une de mes chanteuses favorites (liégeoise, qui plus est), Bini, a écrit une chanson dessus et elle y évoque tout ce que je n’aurais su dire sur cette place.
Nannesse. Voir Tchantchès, parce que c’est une « femme de ».
Neuvice. Jolie petite rue pavée regroupant tous les commerces nécessaires à faire mon bonheur. De Fragrances à La Frite, en passant par Le Matin Liégeois et Arqontanporin.
Noël (marché de). Noël est la période que je préfère de l’année et, lorsqu’on dédie un lieu à cette fête magique, je ne peux être que ravie ! Le chocolat chaud au Bailey’s et les fraises enrobées de chocolat sont la cerise sur le gâteau de ce moment merveilleux que je passe en général avec mes amis.
Opéra. J’aime beaucoup assister à des opéras et le fait que l’Opéra de Wallonie soit dans ma ville, j’en suis assez fière et contente. De plus, rien que l’endroit est magnifique. Il faut arrêter de penser que l’opéra est un truc pour vieux ou démodé : c’est faux. Si moi, qui adore sortir dans le Carré, aime tout autant l’opéra, tout le monde peut se laisser tenter.
Peket. Boisson tout aussi locale que la bière. Aromatisé à tous les goûts inimaginables. Mes préférés sont ceux au melon et au citron vert.
Perron. Il s’agit du vrai symbole de Liège et est surtout situé sur ma place préférée ! J’y porte une petite affection particulière sans vraiment en connaître l’histoire. Promis, je vais me renseigner.
Pollux. Ils font les meilleures gaufres de Liège. Rien que pour cette phrase, il fallait que je choisisse ce mot.
Retrouvailles. Cet événement se déroule début septembre. Les vraies Retrouvailles pour moi ne sont pas vraiment avec les stands et les activités qui seront proposées pendant l’année mais plutôt avec mon mouvement de jeunesse Jeunesse & Santé. C’est notre grosse rencontre de l’année, que ce soit avec les enfants, les parents et mes potes.
Rock and Roses. Deuxième bar chouchou du Carré. Ils ont une plateforme pour danser (le comble de la joie pour la superstar qui est en moi) et ils diffusent du rock et de la pop en permanence, mais surtout des tubes des années 80 !
Tchantchès. Mari de Nannesse et marionnette effigie de la ville. Je le trouvais assez effrayant quand j’étais enfant et je ne comprends pas pourquoi on persiste à aller voir ses spectacles.
Tram. Lubie futuriste des dirigeants de la ville. On attend toujours que les travaux commencent, voire que le projet voie le jour.
Louise Chandelle
