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CATCH ME IF YOU CAN !

Enfin nous y sommes. Assis. Dans le noir. Nous attendons ce moment depuis des jours, des semaines, des mois. Les gens chuchotent, s’impatientent,  toussent.

D’un coup, une sirène. Un homme apparaît dans l’allée. Il est grand, beau, le crâne rasé, des lunettes de soleil, en kilt. Ce castard, c’est Cesaro, le combattant suisse. Tout de suite, une musique irlandaise se fait entendre. Des cornemuses, du tambour, du violon et de la guitare électrique. Un guerrier celte apparaît : la crête rousse, tout comme sa barbe, le teint blafard, lui aussi porte des lunettes de soleil et un kilt. Sheamus l’Irlandais. Le duo de catcheurs européens est formé.  Ils montent sur le ring. Ils sont confiants. Peut-être trop. Leurs adversaires ? Des frères. Les Hardy Boyz. L’un est vieux, l’autre jeune. De vraies pointures dans le monde de la WWE [World Wrestling Entertainment]. Il y a aussi Enzo Amore et Big Cass, le capital italo-américain de la fédération. Big Cass est grand. Baraqué. On n’a pas trop envie d’aller l’embêter. Enzo est petit. Très petit. Blond. Les cheveux en bataille, il donne l’impression d’un roquet qui a envie de se battre.

La cloche sonne. « Ding ding ding ! » Le combat peut enfin commencer. Et quel combat ! Les combattants en jettent d’autres sur le sol, les soumettent, mettent de (faux) coup de poing. Le public est euphorique. Il crie, il siffle, il hurle « Let’s go Hardy ! ». Nous ne partageons pas ce soutien. Nous tenons avec les Européens. Il y a des sauts, des saltos. On entend le « bam » sur le ring dès que quelqu’un se réceptionne. « Bam », un catcheur est jeté au sol. « One ! Two ! Three ! », l’arbitre tape en rythme sur le sol du ring. Les Hardy Boyz ont gagné, c’est l’euphorie !

Il crie, il siffle, il hurle « Let’s go »

Nous adorons ce spectacle. Il est faux, on le sait. C’est surjoué, on le sait. Mais les figures sont impressionnantes. Plus qu’à la télé. La vie réelle, il n’y a rien de mieux. Nous regardons avec attention, avec admiration les combats suivants. Mais nous n’attendons qu’une chose : le main Event. Ce fameux combat final qui fera trembler le Country Hall de Liège. Celui qui clôturera cette belle soirée.

Et enfin, nous l’entendons, la fameuse musique. Celle qui annonce le Big Dog. « Aiguisé comme une lame, pointu comme un couteau, chauffé comme une flamme et puissant comme un fusil d’assaut… Roman Reings ! » . Les mots de Christophe Agius, commentateur français du catch, résonnent dans mon esprit malgré son absence. Notre idole est là. Grand. Robuste. Bronzé. Musclé. Ses cheveux longs lui tombant sur les épaules et le regard perçant, Reigns attend ses opposants. Accompagné de son ancien allié, Seth Rollins, l’équipe se reforme. Face à eux se trouve le guerrier samoan. « Samoa Joe ». Petit. Trapu. Transpirant. Hideux. Dégoûtant. L’œil vengeur. Joe veut Rollins. Car Rollins a mis à genoux le Roi. Le Roi Triple H, celui qui l’a propulsé au sommet. Qui a également propulsé Samoa Joe. Une triste histoire de vengeance et de trahison. C’est ça aussi le catch. Des histoires. Drôles. Tristes.    Touchantes. Mais, à côté de Joe, Bray Wyatt apparaît. Les cheveux remplis de dreads. La barbe longue. L’œil fou. Wyatt ne cherche que la baston. Ils n’ont jamais combattu ensemble. Et ils s’en moquent. Encore une fois le « Ding, ding, ding ! » de la cloche retentit. Le choc des titans peut enfin commencer.

 Il fait chaud. Lourd. Moite. « Bam ». Les corps s’éjectent sur le ring. « Let’s go Roman ! Let’s go Rollins ! ». Le public a choisi son camp. Le public crie. Il encourage. Mes oreilles sifflent. Je crie autant qu’eux. Mes amis et moi sommes aussi enthousiastes que le reste dela salle. Nous encourageons notre héros. Fort. Trop fort. À en perdre la voix.  Wyatt est à terre. Reigns le regarde. Il tape du poing sur le sol. Le public sait ce qu’il va se passer. Nous savons ce qu’il va se passer. À l’unisson, nous hurlons en même temps que le Big Dog : « OUUUH ». Il fonce sur son adversaire. Spear. Il le met à terre. Le tombé. « One ! Two ! Three ! ». « Ding, ding, ding ! ».   Enfin.  Notre joie explose. Je me sens euphorique. Légère. Époustouflée. Roman Reigns et Seth Rollins ont gagné.

Voilà l’ambiance de mon tout premier show live de catch. Un sport qui réunit tout le monde. Grands. Petits. Vieux. Jeunes. Hommes. Femmes. Une ambiance où tout le monde s’amuse. S’étonne. Rit. S’insurge. S’éclate. Et mon dieu. J’ai hâte d’être au prochain show !

Clémentine Mestdagh

Post Author: comuniquehepl

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